
Biarritz, station balnéaire par excellence, berceau du surf, est bien sûr connue pour ses plages, avec vue imprenable sur la côte espagnole et les montagnes. Mais, Biarritz ne se résume pas qu’à cela … la ville abrite des trésors d’architecture qui méritent le détour, des villas qui sont un appel au voyage et qui ont participé à l’histoire de la ville !
Nomade vous fait partager une sélection de demeures emblématiques dans les différents quartiers de Biarritz. Coup de cœur garanti ! Biarritz n’a pas fini de nous séduire !
La villa NATACHA
Elle se situe au cœur du quartier Saint Martin, au 110 rue d’Espagne. De style néo-basque et Art nouveau, elle a été construite à partir de 1905 sur les plans des architectes parisiens Henri Sauvage et Charles Sarazin. La villa doit son nom à l’une de ses propriétaires qui la baptisa en 1924, Natacha Braïlowsky. Les vitraux à motif d’orchidée sont remarquables. Classée monument historique, elle a été achetée par la ville de Biarritz en 1978. Vous pouvez profiter de son jardin, ouvert au public, qui est un havre de paix en toutes saisons.






La villa GRAMONT, ou plutôt le “château” Gramont
Non loin de la villa Natacha, le château Gramont se situe à côté de l’Église Saint Martin. Remontons le temps : nous sommes au XIX ème siècle. A l’origine, il y avait une résidence appartenant à Jules Labat, maire de Bayonne (1852-1869), et qui fut choisie pour accueillir Napoléon III et l’impératrice Eugénie en villégiature à Biarritz pendant l’été 1854. L’impératrice souhaite alors faire découvrir la ville de son enfance à Napoléon III. On raconte que c’est dans le parc de la résidence que les premiers plans de la future villa Eugénie sont présentés au couple impérial. Quelques années plus tard, Jules Labat fait détruire sa résidence pour y reconstruire un château dans le goût de l’époque. L’édifice actuel voit le jour en 1866, sous la direction de l’architecte Alphonse Bertrand. Toute de brique et de pierre, le château trône au cœur d’un parc superbe !






La “folie Boulard”
Restons encore dans le quartier Saint-Martin de Biarritz où ont fleuri à l’époque de riches propriétés de campagne … Le château Boulard, aussi appelé “folie Boulard”, a été construit en 1877, par les architectes Duc et Roux sur une parcelle de plus de 3 hectares entre ville et océan. Ce château de style Renaissance en pierre de taille était la demeure du couple Charles et Marthe Boulard (cette dernière fut la demoiselle d’honneur de l’impératrice Eugénie), qui l’habitèrent à partir de 1880. Puis, d’autres propriétaires se succèderont dont l’américain francophile LR Wanamaker, héritier d’une grande chaîne de magasins et principal contributeur à l’effort de guerre américain en 1917 et 1918, qui mit ainsi le château à la disposition de la Croix-Rouge pour l’accueil de femmes et d’enfants réfugiés. Ses balustres, ses colonnes, son mirador, son imposant porche d’entrée, ses façades ouvragées, tout dans cette demeure démesurée témoigne le faste d’une époque heureuse où les architectes rivalisaient d’audace et de prouesses. Façades et toitures sont protégées par les Monuments historiques depuis 1975.
Après 5 ans de travaux, la folie Boulard a retrouvé la somptuosité de ses premières années et offre désormais un service d’hôtellerie d’exception.






La villa LA ROCHE RONDE
Continuons notre promenade cette fois-ci du côté de l’Hôtel du Palais (ancienne villa Eugénie) et remontons l’avenue de l’Impératrice. C’est là qu’apparaît la villa “la Roche Ronde” : enfin villa ou château fort ? Il est vrai qu’elle ressemble davantage à un logis seigneurial avec ses tourelles, ses ouvertures en forme de meurtrières et sa toiture terrasse entourée de créneaux. Elle est l’œuvre de l’architecte Alphonse Bertrand (encore lui … cf. château Gramont ci-dessus), qui l’édifia en 1884 dans un style néogothique, et tire son nom du rocher qui émerge de l’océan à proximité de la demeure. Paul Bernain fut le premier propriétaire de cette demeure grandiose : les Bernain fabriquaient des jeux de cartes, avant de faire fortune à Paris dans la confection des premiers cahiers de papier à cigarette. Des hôtes de marque y auraient séjourné, tels que l’espionne Mata Hari ou la reine Fabiola de Belgique. Menacée de destruction en 1990, la villa a été sauvée après une restauration complète, pour notre plus grand bonheur ! Pour finir en beauté, descendons à la plage du Miramar en contrebas avec un point de vue superbe sur le fameux rocher “Roche Ronde” (ou percée).






La villa CASABLANCA
Notre balade se poursuit toujours au niveau de l’Hôtel du Palais et nous mène à la villa “Casablanca” édifiée en 1922 par l’architecte Guillaume Tronchet (qui s’était distingué lors de l’Exposition Universelle en 1900) et qui brille par son style mauresque, sa pergola rouge et ses nombreux avant-toits aux tuiles vertes vernissées. Au delà de son architecture exceptionnelle, ce fut aussi la demeure d’une icône de la mode. En effet, il faut imaginer Biarritz au début du XX ème siècle qui grouille de grands noms parisiens de la couture car l’aristocratie européenne s’installe sur la côte basque … Et parmi eux, il y a Jean Patou, le plus flamboyant couturier des années 1930, grand rival de Coco Chanel, celui qui inventa Joy, “le parfum le plus cher du monde”. Il habilla les stars de l’époque, comme Mistinguett et Joséphine Baker. Le climat doux de Biarritz l’inspira pour créer des collections de demi-saison avant-gardistes et les premières tenues de plage. Et c’est dans cette originale demeure en forme de cube blanc que Jean Patou installa son show-room. Il fit décorer la villa par son amis Louis Süe et les Ateliers Martine. Il ferma son établissement biarrot en 1935 et disparut l’année suivante à l’âge de 48 ans. Aujourd’hui, la villa Casablanca a été “amoureusement” restaurée pour notre plus grand plaisir !






La villa BELZA
Pour finir notre sélection de villas exceptionnelles, direction cette fois-ci la Côte des Basques avec la villa BELZA dangereusement perchée face à l’océan ! Si sa photo est tellement vue et revue, sa beauté est intacte et on ne se lasse pas de l’admirer. Elle fait partie du paysage et de la légende de Biarritz ! C’est l’architecte Alphonse Bertrand (cf. ses autres réalisations ci-dessus) qui bâtit en 1880 cette pittoresque demeure sur ce qui n’était alors qu’un champ bordé d’un sentier maritime où venaient pêcher et flâner les Biarrots. La demeure connut son heure de gloire dans les années folles lorsque, transformée en cabaret russe, elle fut fréquentée par le gratin mondain international. Le Prince de Galles, futur Edouard VII, était souvent de la fête ! Si en basque “belza” veut dire noir, cette couleur n’a rien à voir avec la villa, bien qu’elle ait subi plusieurs incendies … En tout cas, la villa Belza est toujours là, et cette belle centenaire trône fièrement sur l’océan.






En espérant vous avoir donné l’envie de déambuler dans Biarritz pour (re)découvrir et admirer ces magnifiques villas qui, avec leurs secrets et leur histoire, participent à la beauté de Biarritz.
Agence Nomade – 12 décembre 2022